Histoire du Château de Saint Martin
de 1500 à aujourd'hui...Découvrez l’histoire du Château de Saint Martin
Saint Martin, ancien soldat romain, est connu pour avoir évangélisé une grande partie de la France, mais aussi pour sa conversion. En effet, comme tous les soldats de l’armée romaine, il était propriétaire de la moitié de son équipement. Or, un jour de grand froid, il vit un pauvre transi le suppliant de l’aider. Il découpa en deux son manteau pour donner à ce pauvre la moitié qui lui appartenait (la doublure). Dans la nuit qui suivit, le Christ lui apparut portant la moitié de son manteau. C’est certainement pour ces deux raisons qu’il fût un saint très populaire au Moyen Age, incarnant le soldat loyal et charitable à la fois. Saint Martin est devenu en France le nom le plus donné, surtout au Moyen Age.
Dans la toponymie actuelle, la plupart des lieux portant son nom ont une origine médiévale.
C’est bien le cas pour le site de la route de Mézin, dont la tour serait antérieure au XVIème siècle.
Sous le règne de Jeanne d’Albret, les catholiques sont chassés de leurs domaines. La commanderie passe alors dans les mains de particuliers, ce sera la famille de Laporte (protestante) qui s’est illustrée pendant les guerres de religion auprès d’Henri IV, en tant que capitaine du Château de Nérac. En tant que capitaine du château en temps de guerre, il était l’homme fort de Nérac.
Par la suite, leurs dettes les poussent à vendre St Martin à l’autre grande famille montante en ce début du XVIIème siècle, une famille de robins (la noblesse de robe) : les Mazellières. Cette famille protestante, va diriger Nérac jusqu’à la Révolution : gouverneurs d’Albret, capitaines eux-aussi du château, ils vont cumuler par des alliances et des achats, non seulement les charges, mais aussi les seigneuries. Barons d’Espiens, seigneur de Réaup, Douazan, Bournac, etc. Ils construiront le magnifique château de Mazelière à Espiens. Ils seront même présentés à la Cour, bien qu’ils soient de noblesse récente. Saint Martin est possédé par la branche des seigneurs de Réaup, dont le fils sera gouverneur du Château-Trompette à Bordeaux, et se fera appeler monsieur de St Martin. Au moment de la révolution, Saint Martin appartient à la famille de Caucabannes, qui le remanie entièrement pour lui donner son style actuel en 1785.
Les Caucabannes, bons seigneurs, ne seront pas inquiétés en 1790. A ceci près que le fils émigrera dans l’armée des princes, entrainant pour la deuxième fois de son histoire une expropriation de ses propriétaires.
Saint Martin sera acheté par Gabriel Lespiault, suppléant du député du tiers-Etat aux Etats Généraux, d’une famille de minotiers ayant prospéré au XVIIIème siècle et protestant. Celui-ci va constituer une bibliothèque digne du XVIIIème siècle dans le grand salon de St Martin. Son petit-fils, Maurice, mycologue et vigneron (St Martin est un vignoble), féru de « nouvelles technologies », sera l’un des pionniers de la photographie dans le sud-ouest prenant des clichés de Nérac et de ses environs sur calotypes. Mycologue, il se passionnera pour le phylloxéra et sera le premier à ouvrir une pépinière offrant des plants de vigne américains, qui permettront de replanter tout le vignoble néracais après l’épidémie.
Pendant ce temps-là, son frère cadet sera professeur de mathématique et d’astronomie, finissant sa carrière comme doyen de l’université de Bordeaux. Le dernier frère s’exilera dans le nouveau protectorat du Maroc où il y fondera une exploitation agricole.
Aucun des trois frères ne s’étant marié, son petit neveu, le baron Bernard de Blaÿ de Gaïx, héritera de St Martin. Il y vivra heureux au milieu, entre autres, de la famille Zaïa, fraîchement arrivée d’Italie, qui exploitera la vigne et les champs autour dans les années 1930 et 1940. Les repas de fin de dépiquage ou de fin des vendanges se passent dans le petit chai avec tous les voisins. Quand la famille Zaïa se réunit au complet pour les mariages, le patron ouvre les chambres du château à la famille de son métayer pour qu’ils puissent se retrouver. C’est aussi le moment de l’arrivée de l’électricité qui donne un confort à la grande demeure, même si les paysans habitent la chapelle à 4 (2 parents, 2 enfants) où Jeannot, le dernier naît.